UCL-Bibliotheca Hagiographica Latina Manuscripta

 

Société des Bollandistes

BHLms

 

Présentation

 

La réorganisation des Bollandistes menée, à partir de 1876, sous l'impulsion du P. Ch. De Smedt, accordait une place déterminante à l'exploration méthodique des bibliothèques et à l'inventaire de leurs manuscrits hagiographiques. À une époque où les catalogues imprimés de manuscrits étaient encore rares, pas moins d'une soixantaine de bibliothèques de Belgique, des Pays-Bas, de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Écosse et d'Irlande virent leurs fonds inventoriés de façon systématique, débouchant sur la publication de catalogues dans les Analecta Bollandiana et les Subsidia hagiographica (1).

Cette gigantesque entreprise devait faciliter considérablement le travail des éditeurs de textes -- au premier rang desquels figuraient les Bollandistes eux-mêmes -- en leur faisant connaître aisément des témoins qu'ils n'auraient trouvés qu'à grand'peine et au terme de longues recherches. En même temps, des textes inédits venaient à la lumière, qui, s'ils n'étaient édités immédiatement en appendice du catalogue, se voyaient du moins identifiés, afin de figurer dans le grand répertoire des textes hagiographiques latins qui allait voir le jour au tournant du siècle, la Bibliotheca hagiographica latina.

Si la BHL, mise à jour en 1911, puis à nouveau en 1986, est d'un usage relativement commode, il n'en va pas de même de l'ensemble constitué par les catalogues de manuscrits hagiographiques, du moins pour le chercheur désireux d'établir une liste de tous les témoins connus d'un texte déterminé: le nombre élevé des catalogues, leur dispersion dans des dizaines de volumes d'AB et de Subsidia, rendent ce travail long et peu commode.

C'est le mérite de Guy Philippart d'avoir lancé, il y a quelques années, le projet de saisie de tous les catalogues bollandiens sur support électronique. Dans le cadre du Centre de recherche «Hagiographies» qu'il anime au sein du département d'histoire des Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur, Michel Trigalet et François De Vriendt, assistés de Paul Bertrand et de Bénédicte Legrain, créèrent la base de données «Légendiers», où les données des catalogues se combinent avec les rubriques correspondantes de la BHL. Celles-ci se voient en outre enrichies d'une série d'éléments de type sociologique et géographique, fournissant ainsi les matériaux d'une grande enquête statistique sur l'histoire de la sainteté et des textes qui s'y réfèrent (2) . De son côté, la Société des Bollandistes avait procédé à la saisie des incipit et desinit -- travail mené à bien par Jean-Marie Delanghe.

L'une des finalités de l'entreprise était d'aboutir à un index hagiographique cumulatif de tous les catalogues de manuscrits publiés par les Bollandistes, à l'exception des «Inventaires hagiographiques des catalogues latins» régulièrement publiés dans les AB. De commun accord, il avait été décidé que la Société des Bollandistes se chargerait de la révision de l'ensemble et de sa publication. Le travail achevé, il fallut toutefois se rendre à l'évidence: une édition tradi tionnelle sous forme de livre imprimé eût rempli pas moins de 3000 pages: un volume énorme, peu maniable, dont le coût eût été prohibitif. De surcroît, une telle formule eût privé l'usager des multiples ressources offertes par une recherche informatisée, en même temps qu'elle eût figé l'ensemble au seul corpus des catalogues bollandiens.

La solution qui s'imposait naturellement était celle d'une édition sur support électronique. Élaborée par Robert Godding et Xavier Lequeux, une nouvelle base de données a été constituée, combinant des éléments de la base «Légendiers» avec ceux saisis par les Bollandistes, et adaptant le tout à une consultation en ligne. Baptisé Bibliotheca hagiographica latina manuscripta (BHLms), ce nouveau service (3) est accessible gratuitement sur Internet (4).

Bien entendu, le projet n'est pas clos. Limitée, à l'heure de son lancement, aux catalogues publiés par les Bollandistes, la BHLms entend bien, avec le temps, s'enrichir de l'apport d'autres catalogues de manuscrits latins imprimés, ainsi que des inventaires inédits dressés par les Bollandistes. Un projet parallèle est en cours d'élaboration pour l'hagiographie grecque.



(1) On en trouvera la liste dans J. Dubois - J.-L. Lemaitre, Sources et méthodes de l'hagiographie médiévale, Paris, 1993, p. 27-30 (quelques oublis); P. O. Kristeller, Latin manuscript books before 1600. A list of printed catalogues and unpublished inventories of extant collections. Fourth revised and enlarged edition by S. Krämer (= Monumenta Ger maniae Historica. Hilfsmittel, 13), München, 1993, p. 24-27 pour les catalogues publiés dans les AB.

(2) Sur les projets et réalisations du Centre de recherche «Hagiographies», voir en dernier lieu G. Philippart, Pour une histoire générale, problématique et sérielle de la littérature et de l'édition hagiographiques latines de l'antiquité et du moyen âge, in Cassiodorus, 2 (1996), p. 197-213, en particulier les p. 206-213. Adresse Internet: http://www.fundp.ac.be/philo_lettres/histoire/h221.htm. Le Centre de recherche "Hagiographies" enrichit constamment ses bases de données. M. Trigalet prépare actuellement une thèse de doctorat, fondée sur ces travaux et con sacrée à l'étude quantitative du corpus hagiographique latin des origines à 1500.

(3) Pour les autres services offerts par la Société des Bollandistes sur le Net: cf. AB, 114 (1996), p. 135-138.

(4) Nous remercions la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université catholique de Louvain (UCL), et son département des Études grecques, latines et orientales (GLOR) pour l'hospitalité généreusement accordée.

 

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Responsable : Xavier Lequeux
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Dernière mise à jour : 15/11/98